dimanche 25 mars 2007

Serviette, vinaigrette & bicyclette.

Des cyclistes urbains à la campagne.

Samedi 24 mars 2007. Déjeuner sur l'herbe organisé par Rayons d'Action. Bouffée d'O² & convivialité...sauf peut-être de la part de quelques automobilistes intraitables qui n'approuvent
pas devoir partager LEUR route et perdre 30 secondes. Une bonne expérience cependant, celle de partager le sort des cyclistes sportifs du dimanche. Après celle de Sebos31, voici une autre main tendue entre deux communautés cyclistes bien distinctes.



réappropriation, nomadisme et liberté


L’aventure est au coin de la rue. La rue, la ville, la campagne, le monde.

Espace

L’Espace connu est délimité. L’Espace autorisé est circonscrit.
Il y a les endroits où l’on peut aller, privés ou publics.
Il y a les endroits interdits, souvent privés, parfois publics.
L’accès aux Espaces dépend également de l’heure : certains Espaces (souvent publics) ne sont accessibles qu’à certaines heures de la journée.
Tout cela est bien codifié !

Réalité

Si l’accès à un Espace est limité, l’accès à la Réalité qui régit cet Espace se voit également limité.
Et quel plaisir de faire sauter le verrou qui protège l’Espace interdit.
Quel plaisir de s’ouvrir une fenêtre pour accéder à une autre Réalité, Réalité encore inconnue mais qui vous tend les bras.

Esprit de conquête

Allez, on se lance. On veut savoir, on veut comprendre, on veut connaître.
On veut palper cette Réalité qu’on nous a toujours cachée.
A l’attaque !

On se fait discret, on se fait petit, car on est dans l’interdit.
On enjambe, on saute, on force même parfois. On souffle.
On avance, et on palpe, on hume, on observe. On vit une autre Réalité.
On prend ses aises, on sourit, on est là. On y est !

Quel plaisir de visiter un lycée la nuit, de le connaître ! De saisir sa Réalité.
Quel bonheur de monter en haut de la grue interdite !
Quelle jouissance de fouler la voie du RER "attention danger" !
Quelle rigolade de passer une soirée dans un chantier, à tout examiner, à connaître l’emplacement de toutes les portes, tous les escaliers, à tout comprendre ! Et se sentir pratiquement chez soi, et de pouvoir se dire "ça je connais, allons connaître autre chose !"
Quelle réelle jouissance de se balader sur les toits du quartier, et d’avoir une vue nouvelle sur ce que l’on connaissait, d’avoir un autre angle de vue, d’embrasser une nouvelle Réalité !
Quel bien-être de piétiner le pavé lors d’une Street Party et de marcher non plus sur les jolis trottoirs, mais sur la chaussée réservée aux gentilles autos et interdite aux pieds !
Quel plaisir de se retrouver en forêt à manger avec les doigts (gros déguellasse !) les saussices qui dorent sur le feu (interdit les feux en forêt !), et de sentir les arbres, les étoiles et tous les petits animaux n’être pas forcément mécontents que l’on soit là avec eux !
Quel amusement de se réfugier dans les tribunes d’un stade, Espace réservé aux grands sportifs et à leurs supporters, pour y dormir !
Quelle joie de s’endormir le museau à l’air et les yeux rivés sur les étoiles ! Liberté !
Quelle réjouissance de se réapproprier l’Espace qui se situe sous nos pieds, en visitant souterrains et autres catacombes !
Quelle satisfaction d’échapper à la télé qui fait que l’on reste seul chez soi avec ses certitudes, ses peurs, son ennui ! Satisfaction d’échapper à la petite Réalité que tout le monde connaît, pour aller en saisir d’autres, nouvelles et donc intéressantes.
Quels plaisirs de se libérer des Espaces impossibles et des Réalités interdites !
Quelle liberté de pouvoir proclamer "Cette Réalité est mienne. Celle la aussi. Là, on est chez nous. Là aussi. Là encore. Chez nous. Chez nous, chez nous, chez nous !"

On est chez nous !

Toujours à la conquête.
Toujours se réapproprier les Espaces pour en saisir leurs Réalités.
On est partout chez nous !

Auteur : Poulos [source de l'article]
Licence copyleft

Aucun commentaire: