mardi 24 avril 2007

Ghetto cyclable

Il était une fois un cycliste urbain chevronné. Habitant Trélazé, il envisagea de rejoindre le centre-ville d'Angers en passant par la rue des Perreyeux qui longe la clinique Saint-Léonard. Il n'y a pas si longtemps encore, il y partageait le bitume avec les automobilistes. Une bande cyclable, certes peu large, y avait été dessinée, qui suffisait à rendre le partage de l'espace légitime au yeux des automobilistes. La chaussée étant suffisamment large pour accueillir autos et vélos, tout se passait donc à peu près pour le mieux dans le meilleur des mondes...



Puis un jour, des élus locaux, à grand renfort de consultants en voirie et urbanisme, définirent une politique cyclable d'envergure devant faciliter le trajet du cycliste et pacifier la ville au passage. Après d'interminables études et recherches, le projet fut lancé, achevé et finalement, trois coups de peinture plus tard, inauguré en grandes pompes.



Mais quel ne fut pas leur désarroi quand le cycliste fut venu. Il s'avéra que celui-ci persistait à rouler sur la chaussée avec les automobilistes malgré les récurrents coups de klaxons de ces derniers qui du coup ne supportèrent plus sa présence.
Les élus, agacés, lui demandèrent :
-"Mais monsieur, pourquoi n'utilisez-vous pas notre nouvel aménagement ? Une si belle piste, construite à grand renforts de centimes d'euros et largement annoncée dans les médias locaux. Vous y seriez fort aise, à n'en point douter, ainsi installé loin des voitures !"
Le cycliste répondit :
-"Vous vous méprenez, messieurs, je ne m'y sens pas en sécurité. Avant, mon trajet empruntait, fort logiquement, une ligne droite. S'il est généralement sécurisant d'être à l'écart du trafic, ici tel n'est pas le cas. A trois reprises, je dois marquer un arrêt et laisser la priorité aux automobilistes. Trois intersections, autant d'occasions de collision en cas d'inattention, de ma part ou de celle d'un automobiliste, alors qu'avant jamais nos chemins ne se croisaient ! J'ajouterai de surcroît que si j'utilise le vélo en ville c'est que celui-ci constitue un moyen de transport rapide, or vos aménagements me soumettent au trafic automobile et m'imposent un parcours qui me fait perdre beaucoup de temps."
Les élus ne surent que dire. Eux qui avaient investi tant de centimes d'euros dans cet ouvrage sans jamais rechigner sur les efforts des employés municipaux avaient pourtant oublié un détail essentiel, pourtant dans l'air du temps : procéder à une concertation, consulter le principal intéressé...

samedi 21 avril 2007

Un vélo lévitant

Non, il ne s'agit pas de l'histoire d'un cycliste fou furieux gymkhanant entre les files de boîtes en métal arrêtées par un archaïque feu rouge, mais bien d'une bicyclette en état de lévitation. Il ne s'agissait pas davantage d'une hallucination dûe à quelque abus de boisson. Et pour cause, cette rencontre a eu lieu en arrivant au Donald's pub, pas en en sortant...
Rien de plus à dire à propos de ce superbe bicloune de course taillé pour les virées sauvages sur bitume urbain.

Qui a dit que la bicyclette ne permettait pas de prendre de la hauteur ?

Laissez votre égo au garage

Des bouquins, j'en aurais un certain nombre à vous conseiller, mais il en est un, assez récent, qui mérite d'être présenté alentour, même s'il ne parle qu'accessoirement de bicyclette. Oeuvre de vulgarisation rédigée par une plume de qualité, celle d'Hervé Kempf, ce petit livre - quelques heures de lectures seulement - assure une mise en perspective de tous ces éléments diffus qui devraient clairement nous alarmer (la disparition fulgurante des espèces, le réchauffement climatique, la pénalisation du traitement de la pauvreté et surtout de la contestation potentielle, le dépérissement orchestré de la démocratie, l'enrichissement éhonté de certaines classes sociales possédantes à défaut d'être moralement méritantes...)
Il ne suffira certes pas de rouler à bicyclette pour sauver notre civilisation, mais si nous souhaitons la voir survivre, nous opterons forcément, dans nos déplacements les plus quotidiens, pour la petite reine... D'ailleurs nous sommes de plus en plus à l'admettre. Regardons autour de nous, à Angers les rues se remplissent peu à peu de bicyclettes, et pas seulement le dimanche. La vélorution est en marche, pas de doute, mais le rythme peut encore s'accélérer.
Faire connaître ce livre (qui doit être dispo dans certaines bibliothèques j'espère parce qu'il coûte 14 euros, quand même) ne saurait freiner le mouvement.
Pour ceux que la lecture ne passionne pas, il est possible d'écouter l'auteur exposer la teneur de son ouvrage lorsqu'il y était invité par Daniel Mermet dans l'émission Là-bas si j'y suis. Ca se passe ici.

lundi 16 avril 2007

Un zèbre dans la ville

Bon, vous me direz, ça ne présente pas un grand intérêt, mais ce n'est pas totalement mon avis. Moi je trouve plutôt ça rigolo de croiser pareilles manifestations gratuites de créativité. Ceux qui seraient tentés de comparer cette démarche avec celle des fanas de tuning auto seraient d'une mauvaise foi au moins partielle. Eh oui, le support fait toute la différence. Ici point de volant moumoute, et je doutes que les sacoches à l'avant abritent 2,5 Kilowatts de son susceptibles de réveiller tous les habitants des quartiers traversés.
Qu'il s'agisse en plus d'un vélo pliant ajoute au charme et à l'utilité de la bête, qui constitue de la sorte un compagnon de voyage transposable facilement d'un cadre urbain à un autre... La SNCF peut faire des progrès pour faciliter l'intermodalité, spécialement sur les grandes lignes. M'enfin, les infos pratiques pour partir au bord de la mer, en train avec son vélo sous le bras se trouvent par.

Chapeau bas, l'artiste...

vendredi 13 avril 2007

Cyclisme de masse ?

A l'heure où une partie de la Chine tourne le dos au petit cheval de fer, celui-ci (re)gagne ses lettres de popularité en occident. C'est semble-t-il à Budapest que le record absolu a été enregistré en termes de manifestation cycliste de masse. Avec 30 000 participants en 2005, jamais un rassemblement n'a pu aussi légitimement prétendre à l'appellation de "masse critique".
Un tel spectacle ne se verra probablement pas sur Angers avant longtemps, même si ce ne sont pas les cyclistes qui manquent, mais rien n'empêche de rêver...



Sympa, non ? Ce fond sonore vous plaît ? Téléchargez le podcast "song in the key of bike" (43min/30,6mo) regroupant une selection musicale éclectique inspirée par la bicyclette.

Du nouveau ! 50000 cyclistes réunis le 22 avril 2007 à Budapest...




Quel avenir pour nos enfants ?

Quoi que l'on pense de l'expression "démocratie participative" et du concept qu'elle recouvre, force est de constater que celle-ci compte des réalisations à son actif.
Sans entrer dans une étude sociologique et urbanistique approfondie des quartiers d'Angers, on relèvera que ceux-ci, au travers de leurs "Conseils Consultatifs de Quartier", portent leur vision d'un cadre de vie plus agréable. Chacun en jugera. Celui du Lac de Maine, préoccupé par le stationnement anarchique qui semble le gagner, s'inquiète d'aménager des parcours piétonniers en son sein. Nulle part dans ses travaux il ne semble cependant se soucier d'encourager d'autres modes de déplacement qu'automobiles vers le centre-ville, pourtant distant d'à peine plus de 6 km.
Mais le meilleur n'est pas là. Parmi les retombées de son implication, cet organe se targue d'avoir fait oeuvre utile pour l'éducation de ses chères têtes blondes.
Voici ce que l'on trouve sur le site de la ville d'Angers :

Ce ne serait rien sans la légende associée qui énonce : " un dragster pour vos enfants, rêve ou réalité ?"
Trop gros pour être faux. Vous ne me croyez pas ? Allez voir ici ou encore .

Dans un autre parc à enfants, situé le long du boulevard Lattre de Tassigny, nos chères têtes blondes gouteront à l'aventure. Ce 4x4 tout terrain, paré d'animaux exotiques, invite les générations futures à parcourir la brousse tiers-mondiste dans le cadre d'un safari organisé...


C'est sûr, les déplacements doux ont de beaux jours devant eux, à moins que ce ne soient les marchands de camions, je ne sais plus. Enfin, on ne va pas trop se plaindre, ce n'est pas comme si notre ville était activement impliquée en faveur du "développement durable"...

lundi 9 avril 2007

Un peu de BMX et beaucoup de talent...


Démo de Bouyx, streeteur d'Angers

dimanche 8 avril 2007

Vélorution 07/04/007

Critical Mass et moi.

J’aime bien ce concept de masse critique.

D’infimes éléments s’ajoutent doucement, lentement, petit à petit... Et puis un jour tout bascule et c’est irreversible. Le hasard ou le destin a désigné l’élu, un élément que rien ne distingue des précédents si ce n’est que c’est lui qui va assumer la responsabilité du changement d’état, comme ça, sans même s’en rendre compte.

Un peu comme ces expériences que l’on faisait gamin en cours de chimie, goutte à goutte, jusqu’à que le liquide passe du violet à l’incolore (ou le contraire, mes souvenirs sont volatiles).

Citadin automobiliste ou mieux piéton, peut-être avez-vous été comme moi un jour le témoin du passage d’un joyeux cortège bigaré de cyclistes ? Où je vis c’est chaque premier samedi du mois en fin de journée qu’ils envahissent la ville pour une promenade à travers la cité.

Deux roues, trotinettes, rollers, n’importe quoi qui roule à l’huile de genou. Ils sont parfois déguisés, leurs montures décorées, le sourire aux lèvres. Vous ne pouvez vous empêcher de vous arrêter pour les regarder passer. Alors ils vous interpelent gentiment : "Rejoignez-nous avec votre vélo !" disent-ils simplement en choeur.

Derrière il y a cette idée de s’approprier autrement l’espace urbain, de lutter contre la polution, etc. Mais le "message", si message il y a, serait donc avant tout une invitation à participer. L’idée c’est donc de passer un bon moment ensemble en bougeant un peu son corps par la même occasion. Difficile de résister non ?

Bien entendu si le nombre devient conséquent cela commencera à faire sens (d’où le nom Critical Mass).
L’irruption de Critical Mass dans le monde des transports me fait inévitablement penser à celui des logiciels libres dans le monde tranquille des logiciels.

Pas de chef. Pas de course, donc pas de classement. Une utilisation d’internet pour s’informer et s’organiser. Un adversaire désigné (la voiture, ou tout du moins son omnipotence). Une irritation de ceux qui sont de l’autre côté de la barrière (manifestée ici par d’aussi récurrents que ridicules coups de klaxons). Un simple dénominateur commun : le vélo. Une destination moins importante que le chemin qui y mène. De l’art de faire du politique sans avoir l’air d’y toucher. Une ambiance festive. Un chien dans un jeu de quilles. Une irréverence pour les codes en vigueur qui apparaissent du même coup pas si naturels que ça. Une belle occasion de faire des rencontres en toute décontraction. Une alternative. Une forte capacité de séduction. Pas de clivage politique, l’acceptation de tous peu importe leurs origines et leurs contradictions, pas la moindre notion d’argent apparente. L’idée que c’est possible si un seuil est atteint. Des manifestations modestes mais planétaires. Une incitation à être vous aussi des leurs la prochaine fois...

Le prochain premier samedi du mois, c’est décidé, j’enfourche ma bicyclette, avec ou sans Paulette...

Auteur : Jules [source de l'article]





L'homme au vélo

Eh bien oui, un homme en vélo, ça trotte, ça trotte.
Pire quand il a son propre vélo dans sa tête... il passe dans la vie, tous les jours, devant les gens, chaque seconde, il passe... un murmure à peine se remarque... une couleur, un geste, une douleur...
Rond comme le mouvement oscillant sur lequel s'appuient ses deux jambes pour l'emmener se promener. De temps à autre, lève la tête... de temps en temps, salue de sa présence.
Il tourne, inconsciemment, consciemment, sciemment... Il tourne.
Echapper à son quotidien ou le remplir. Une question après l'autre... Une réponse sans l'autre.
La rencontre au moment du choc l'émeut l'instant où justement il cherche à oublier, s'oublier.
Et pourquoi donc ?
Bingo le crash...
Les pompiers, le SAMU, la santé... tout cela ; beaucoup de monde pour un tout petit monde.
L'effroi le gagne alors que l'effet cherche à le rassurer. Mais que faire, quand de sa vie solitaire, amène et recherchée, certes, il faut se devoir d'accepter pour son bien l'autre, celui tant rejeté.
Et cette personne se mord les doigts...
"Mon Dieu qu'aie je fait ?"
Un manque d'attention ; l'inattention qui apprend l'attention par la tension du moment.
Etrange sensation, étrange sentiment ...
Et là, on se dit : "S'il y avait le rêve, il y a le rappel d'une vie !"
Certes douloureuse peut être... qui se veut, douceureuse, certes !
Mais il y a ce rappel, cette angoisse qui frappe... une douleur de vivre, de plus... le choc de deux mondes.
Vivre, oui, et comment ?
A fond ?!
Au fond ?!.
La vie est-elle, un vélo, elle aussi ? A-t-elle son propre vélo ?
Ainsi deux personnes l'apprennent... et d'autres ?
Chacun sa roue, chacun son vélo.

Auteur : Esteban Hache [source de l'oeuvre] Licence Art Libre.

samedi 7 avril 2007

Surprenants véhicules...

Chacun connaît le tandem. Beaucoup de cyclistes ont dû un jour, probablement pendant leur jeunesse, se contenter de s'assoir sur le porte-bagage d'un ami et endurer stoïquement pendant le trajet les douleurs associées. Beaucoup mais pas tous. Il en est au moins un qui, en France, prend en compte le confort de ses passagers...


vendredi 6 avril 2007

La Cyclopostale - inauguration

La cyclopostale est la première entreprise de livraison express à vélo sur l'agglomération d'Angers.
Un tel service ne saurait nuire à l'image des entreprises angevines qui s'assureront ainsi d'un procédé d'acheminement économique et écologique.
Beaucoup d'amis - essentiellement cyclistes - s'étaient réunis pour inaugurer le Q.G. de la Cyclopostale, au 56 de la rue Bressigny. C'est dans la convivialité que tout le monde a pu souhaiter bonne chance à Eric, Xavier et leur toute jeune initiative. Personne ne doute que cette jeune société saura se pérenniser... Si cela ne tenait qu'au capital sympathie, ce serait déjà gagné. De toute façon, le besoin est bien là - qui pourrait prétendre que les coursiers automobiles constituent une solution d'avenir en un centre ville congestionné et bientôt piétonnisé ?
Allez, bonne route les gars...

dimanche 1 avril 2007

Les vélos de Renée

Quai des Carmes. Amsterdam
et son rayonnement culturel...

Specialized : ciné-vélo

Cinéma en plein air,deux séances possibles : "Outlaw in Lycra", une course poursuite sur l'autoroute entre un cycliste et la police. Et "Happy entrails", du mountain bike version trash. Une fois la projection commencée, défoulez-vous en lançant des tomates sur l'écran et les spectateurs...



En fin d'année 2006, Specialized nous proposait une e-carte de voeux sur un fond musical entiérement réalisé avec des piéces de vélo : "The Nutcraker suite" de Tchaikovsky.